In my skin, The Salisbury poisonings, Dispatches from Elsewhere...
Après une pause estivale liée à la relative maigreur de l'offre, les séries estivales ayant été repoussée à la rentrée à cause du Covid, me revoilà avec des nouvelles fraîches.
In my skin (BBC / Hulu)
Après Normal people, une nouvelle série d’apprentissage, un nouveau coup de coeur, situé cette fois-ci au Pays-de-Galles. Bethan, 16 ans, élève studieuse et impopulaire, mène une double vie, dissimulant à tous, amis comme professeurs, la bipolarité de sa mère et l’alcoolisme de son père. Elle s’invente une vie très upper-middle-class pour impressionner la populaire Poppy, dont elle est secrètement amoureuse. Secrets et mensonges sur fond de découverte de sa sexualité, In my skin est inspiré des propres difficultés de son autrice, Kayleigh Llewellyn, qui fait par ailleurs partie des scénaristes de Killing Eve (excusez du peu).

Véritable grand huit émotionnel, In my skin dessine, en seulement 5 épisodes de 30 minutes, le portrait impressionniste d’une adolescente qui tente de se créer une normalité, dans une vie où rien ne l’est. Bethan est bien souvent la mère de sa propre mère, Trina, composée de manière très touchante par Jo Hartley. Il y a des fulgurances de tendresse entre ces parents inadaptés à la vie, et leur fille déterminée à faire avancer la sienne, mais aussi de la violence, voire de la cruauté. On est clairement sous influence Ken Loach, mais on rit aussi, convaincus par la force de vie de Bethan. A découvrir.
Short & sweet : The Salisbury Poisonings et Dispatches from Elsewhere
The Salisbury Poisonings (BBC)
En mars 2018, l’ancien espion russe Sergei Skripal et sa fille Yulia étaient empoisonnés au Novichok, substance qui fera plusieurs autres victimes et un décès. Du fait divers que le monde entier a découvert ébahi à la série, il se sera écoulé seulement deux ans, pour écrire un drame à hauteur d’hommes, raconté du point de vue de Tracy Daszkiewicz (interprétée par la grande Anne Marie Duff), alors Directrice de la Santé, en charge de sécuriser la ville. Il y a une drôle d’ironie à regarder cette excellente mini-série, alors que le monde vit une crise sanitaire et qu’un nouvel opposant russe vient d’être victime d’un empoisonnement similaire. Au lieu de choisir le grand spectacle de l’affaire d’espionnage internationale, la série rend palpable ce sentiment d’irréalité que nous avons tous vécu au printemps, l’irruption dans nos vie de l’incertain. Une belle réussite.

Dispatches from Elsewhere (prime video)
Un peu de légèreté enfin avec une chasse au trésor, inspirée d’une histoire vraie. Créée et interprétée par Jason Segel (dans un rôle très proche de celui de Sans Sarah rien ne va), Dispatches from Elsewhere entraîne quatre personnes que tout oppose dans une mystérieuse quête, qui va les rapprocher et finalement les sortir de leur solitude. Souvent touchante, parfois bancale, assez stylisée, Dispatches from Elsewhere vaut surtout pour ses quatre personnages, et, on va bien se le dire, la délicate histoire d’amour entre Peter (Jason Segel) et Simone (Eve Lindley). Simone, précisément jeune femme trans dont l’arc narratif n’est pas sa transidentité, et ça fait un bien fou à voir ! La fin en forme d’épilogue est en revanche assez peu convaincante. (j’ai menti, ce n’est pas court du tout, comptez 10 épisodes de 45 minutes 😶)
Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?
Revoir le premier épisode de Fringe (2008)
Il m’arrive parfois de musarder sur les plateformes à la recherche de choses nouvelles à voir. Et comme tout le monde, je finis par avoir la flemme et je regarde un épisode de Community, ou de 30 rock. M’est venue l’autre jour l’idée saugrenue de revoir le premier épisode de Fringe, série de science-fiction créée par JJ Abrams en 2008, avec Anna Torv, John Noble et Joshua Jackson (je n’ai aucune honte à avouer que j’ai regardé tout Dawson Creek et que j’étais #teampacey). J’ai vu Fringe en intégralité, et ceux qui comme moi on tenu les deux premières saisons savent que ça valait le coup, mais pfiou ce premier épisode ! Je me demande bien ce qui m’a donné envie de persévérer. Déjà l’épisode dure 1h20. Autour de la 45ème minute, on voit précisément l’endroit où il aurait fallu faire une césure pour captiver le spectateur, mais non. La pauvre Anna Torv se fait appeler “chérie” à tout bout de champ, les personnages sont tout juste esquissés. Pourtant, tout les éléments narratifs sont déjà là, la paranoïa et le complotisme, la politique impuissante face aux grandes entreprises, mais faut vraiment s’accrocher. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, il faut au moins finir la première saison (sur un cliffhanger de dingue par contre) qui donne souvent l’impression d’un sous X-Files, se fader les 5 premiers épisode de la saison 2 (des monsters of the week divertissants, sans plus), pour accéder à une des meilleures séries de science-fiction des années 2010, injustement méprisée par le spectateur avide de tout, tout le temps. L’endurance paye, Fringe en est la preuve.
Un peu plus de lecture
Amazon projette un reboot sériel du film A league of their own (1992), sur une équipe de baseball féminin pendant la Seconde Guerre mondiale. Si vous ne l’avez pas vu, faites vous ce plaisir, et ensuite plongez dans l’analyse qu’en fait Clémentine Ford, activiste féministe australienne, qui, depuis son confinement de Melbourne, relis depuis plusieurs semaines les succès des 80’s sous le prime du genre. En anglais.
Si vous aimez les séries et les questions de genre, il y a des chances que vous adoriez ce podcast (en anglais) sur Polly Platt, la femme invisible d’Hollywood. Dans cette saison du podcast You must remember this, Karina Longworth raconte le destin de cette femme, chef décoratrice, productrice et scénariste, femme de l’ombre de presque quatre décennie de cinéma, et lui rend sa juste place.