It's a sin, The flight attendant, Wandavision, Mon amie Adèle
Vous aussi vous trouvez ça difficile de regarder des choses bien en ce moment ? Je vais essayer de vous donner quelques idées pour les (encore) longues soirée de couvre feu !
It’s a sin (Canal +)
On est en 1985 : Ritchie quitte l’Île de Wight pour partir à la conquête de Londres et de son identité sexuelle. Il y rencontre des amants et des ami·e·s avec lesquels il vit rapidement dans une colocation haute en couleur, le Pink palace. Alors que Ritchie fait des débuts d’acteur prometteurs (dans un épisode de Dr Who notamment !), le Sida arrive, et emporte avec lui de nombreux membres de la communauté, tandis que Jill, sa meilleure amie et seule fille du groupe, devient une militante acharnée.
C’est Russell T. Davies, l’architecte de la renaissance de Dr Who (à la fois la série de science fiction la plus britannique et la plus queer au monde), et créateur de la mythique Queer as Folk, qui propose un récit inspiré de sa propre jeunesse à Londres dans les années 80. Pensez 120 battements par minute, avec un poil plus d’humour (oui, c’est le festival de la chouine, mais promis, il y aussi des rayons de soleil). Evidemment, les rumeurs qui accompagnent les débuts de l’épidémie font écho à notre vie actuelle en pleine pandémie, mais c’est surtout une tranche d’histoire, avec des personnages ultra-attachants. Mon seul regret finalement est de voir le seul personnage féminin, Jill, être réduite à son seul rôle de militante, et c’est bien dommage. A voir en mars sur Canal +
Short & sweet : The flight Attendant, Wandavision, et Mon amie Adèle
The flight Attendant (HBO Max)
Vous vous rappelez l’époque où peut-être vous voyagiez ? Cassie (Kaley Cuoco, The Big Bang Theory) est hôtesse de l’air et embarque sur un vol à destination de Bangkok, à bord duquel elle flirte outrageusement avec Alex, un charmant passager de business class (Michiel Huisman, meilleur produit d’export hollandais depuis le gouda et Paul Verhoeven). Après une nuit de rêve dans un palace, Cassie se réveille à côté du corps sans vie d’Alex… et ne se souvient de rien. Démarre alors une course poursuite pour exonérer Cassie, qui se révèle un peu (beaucoup) alcoolique, pas mal traumatisée, et incapable de prendre les bonnes décisions. Oui, on passe 8 épisodes à lever les yeux au ciel en se demandant pourquoi Cassie prend systématiquement les mauvaises portes, mais c’est délicieux. Un authentique whodunnit, avec une vraie fausse méchante (Michelle Gomez, vue dans Dr Who), et en toile de fond des questions pas si anodines sur notre manière de camoufler nos traumas pour fonctionner en société. Une deuxième saison est déjà dans les tuyaux.
Wandavision (Disney +)
Si, comme moi, vous vous êtes endormi devant tous les films Marvel (je dors très facilement au cinéma, surtout à la séance de 22h), mais que vous avez une connaissance basique de l’univers Marvel, tout devrait bien se passer. Après la bataille contre Thanos et le retour de tous ceux évaporés 5 ans auparavant, nous retrouvons Wanda et Vision qui filent le parfait amour dans une banlieue proprette du New Jersey, dans ce qui ressemble à une anthologie de la sitcom américaine, du Dick van Dyke show à Ma sorcière bien aimée, jusqu’à Malcolm. A moins que les apparences ne soient trompeuses… Honnêtement, il est très compliqué de parler de Wandavision sans spoiler le twist majeur de la série, mais c’est plutôt une réussite. Arrêtez-vous là si vous voulez être surpris !
Les histoires de super héros (avant de devenir les épisodes d’un très long feuilleton squattant les écrans de cinéma) ont le mérite d’être des allégories assez transparentes : Superman combattait les nazis, les X-Men sont un plaidoyer pour la tolérance… Wandavision est une allégorie assez transparente du trauma et de la difficulté à faire son deuil : dévastée par le chagrin, Wanda et ses pouvoirs immenses recréent de toute pièce une vie conjugale rêvée avec Vision, à partir des sitcoms américaines dont elle se délectait enfant en Sokovie (vrai-faux pays communiste). Evidemment, le titre donne déjà un indice en soi, et même le twist est assez aisé à voir venir. Mais le discours sur le deuil et le chagrin sont étonnamment sincères et émouvants dans une série issue de l’univers formaté de Marvel.
Mon amie Adèle (Netflix)
Je ne vais pas vous mentir : avec un titre pareil, jamais je n’aurais regardé cette série si elle n’avait pas été n°1 sur Netflix (mais je ne suis pas sûre que vous la regarderez non plus après m’avoir lue). Ca commence comme un thriller psycho sexuel des années 80 (pensez Basic Instinct ou Liaison fatale), avec un psy malheureux en mariage, David, qui tombe amoureux d’une femme, Louise, qui se révèle être la réceptionniste de son nouveau cabinet. Alors qu’ils débutent une liaison, Louise fait la connaissance d’Adèle, qui est… la femme de David. Très vite, on nous suggère qu’Adèle est folle, même si les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être. Le problème de la série est qu’elle ne se contente pas d’être un thriller classique, mais qu’elle dérive brusquement à la fin vers le surnaturel, et d’une manière pas du tout subtile et complètement zinzin. Mais qui parvient malgré tout à rendre les gens accros. Un peu comme une version bon marché de The OA. A voir si comme moi, vous n’avez plus aucun surmoi sériel.
Encore un peu de lecture
La partie “adulte” du catalogue de Disney+ a débarqué fin février : presque pas de contenu inédit, et beaucoup beaucoup de séries des années 90 (Scrubs, X-Files, Alias, Lost). A croire que cette plateforme est destinée aux jeunes parents nostalgiques de leur adolescence ;) Mais si comme moi vous avez regardé Contagion et 28 jours plus tard au printemps dernier, vous vous amuserez à (re)regarder The Strain, où Guillermo del Toro imagine le vampirisme comme une maladie parasitaire qui déferle sur les Etats-Unis.
J’ai parlé 2 fois de Dr Who dans cette newsletter, une série qui est très chère à mon coeur, et vous ne savez pas de quoi je parle ? Rattrapage ici.
Le Jeu de la Dame a été couronné du Golden Globe de la meilleure série (à mon humble avis, Normal People aurait dû remporter le trophée, mais hé, on me demande pas mon avis). Le palmarès entier est ici, et le récap de la (bizarre) cérémonie ici.