Makanai, Fleishmann is in trouble, The patient
On démarre l'année en douceur avec un petit bonbon réconfortant pour l'hiver, mais aussi un tueur en série et un divorce parce que janvier c'est quand même le pire.
Makanai, dans la cuisine des Maiko (Netflix)
Sumire et Kiyo ont 16 ans et quittent leur familles pour devenir geiko, apprenties maiko (ou geisha) à Kyoto. A leur arrivée, seule Sumire va se révéler véritablement douée pour cette activité, mais Kiyo va finir par trouver sa place en tant que makanai, la cuisinière de la yakata, la maison où les geiko vivent toutes ensemble avant d’accéder un jour peut-être au rôle tant convoité.
Si les scènes de repas des films de Myazaki vous font saliver, Makanai est pour vous. C’est un récit d’apprentissage tout doux, même si des touches plus acides se montrent ça et là, que le cinéaste Hirokazu Kore-Eda (Une affaire de famille) propose, sur une de ses thématiques favorites, la famille choisie. Sumire et Kiyo se révèlent chacune à leur façon dans une activité qui leur apporte de la joie, sans jamais qu’amertume ou jalousie ne vienne entacher leur lien quasi-sororale. Alors évidemment, on ne trouve pas là de critique du modèle très très patriarcal qui a créé les geishas. Tout juste entend-on pointer l’amertume de Momoko, tutrice de Sumire, qui regrette de ne pouvoir concilier son art et sa relation avec un jeune architecte. Mais c’est si doux, si joli à regarder qu’on ne va pas bouder son plaisir.
Fleishman is in trouble (inédit)
New York, 2006 : Toby (Jesse Eisenberg), médecin, et Rachel (Claire Danes), agent d’artistes, divorcent, et se répartissent la garde alternée de leurs deux enfants. Un jour, au milieu de la nuit, Rachel dépose les enfants chez Toby, avant de disparaître. Celui-ci part à sa recherche, tout en cherchant à comprendre où leur mariage a déraillé et comment reprendre le cours de sa vie après cette séparation.
Si vous approchez la quarantaine, vous le savez. Le temps des divorces est au coin de la rue. Et ce n’est pas un hasard si tous les acteurs de Fleishman is in trouble sont ceux des séries et films qui ont accompagné notre passage à l’âge adulte, de Claire Danes à Josh Radnor (oui, le Ted Mosby de How I met your mother) en passant par Lizzy Caplan (Mean Girls). Si le point de départ ressemble à un murder mystery, il s’agit en fait bien plus de savoir comment on en est arrivé là, après un mariage, deux enfants, et une vie professionnelle. Tout le monde a des défauts, à commencer par Toby, et le Fleishman du titre est polysémique : contrairement à beaucoup d’histoires de divorce, on aura bien les deux côtés de l’histoire. Si vous aimez les films juifs new yorkais qui parlent vite et ont peur de la mort, mais avec humour, Fleishman is in trouble est fait pour vous.
The Patient, (Disney +)
Psychiatre, Alan Strauss (Steve Carrel) tente de poursuivre sa vie entre la mort récente de sa femme et sa relation difficile avec son fils dont il ne comprend pas la religiosité. Un nouveau patient se présente à lui, Sam (Domnhall Gleeson), tueur en série. Persuadé que la thérapie sera plus efficace s’il voit son psychiatre à tout moment, il enlève Alan et le séquestre.
Voilà un drôle d’objet : on s’attend à un thriller et voilà que se déroule devant nous une double thérapie. Celle de Sam qui voudrait se débarrasser de ses pulsions meurtrières, et celle d’Alan, qui, se sachant piégé, fait le point sur sa vie. Conçue en épisode de 30 minutes, un format plutôt adapté à la comédie, le rythme de The Patient n’est jamais vraiment celui qu’on attend. C’est tantôt trop rapide et pas assez, on se sait jamais sur quel pied danser, et cet inconfort joue plutôt malignement avec le propos. Si Steve Carell est très bon dans ce rôle de kidnappé entre espoir et résignation, Domnhall Gleeson peine plus à convaincre en tueur en série.