Ovni(s), The undoing, la Chronique des Bridgerton
Mais aussi Y-a t-il un pilote dans l'avion ? consacré à Dawson's creek (vous pensiez y échapper ?) et les nouveautés 2021 qu'on attend avec impatience, presque autant qu'une nuit sur le dancefloor.
Ovni(s), Canal +
Didier Mathure (Melville Poupaud), ingénieur spatial, voit sa vie éclater en mille morceaux en même temps que la fusée qu’il a conçu. Quitté par sa femme et collaboratrice, placardisé au Gepan, le bureau d’observation et d’analyse des objets volants non identifiés, Didier Mathure est mûr pour revoir toutes les fondations de sa vie, et accessoirement se mettre à croire que la vérité est ailleurs. Avec une équipe un brin déjantée (Daphné Patakias en standardiste mystique, Quentin Dolmaire en petit génie de l’informatique bien décidé à y croire, et un Michel Vuillermoz pas si lunaire), le Gepan, risée du CNES, l’agence spatiale française, entend bien prouver son utilité.
Ovni(s) porte bien son nom, dans le morne paysage de la série française (on parle de Lupin ? Peut mieux faire). Avec sa reconstitution léchée et ses acteurs parfaits (Nicole Garcia en vrai fausse méchante, Laurent Poitrenaud en vrai ambitieux), Ovni(s) marque surtout par la loufoquerie du récit, plein de rebondissement drôlatiques, mais aussi par une vraie fantaisie burlesque : il faut, entre autres séquences géniales, voir Michel Vuillermoz danser avec des adolescentes sur un terrain de foot. C’est surtout l’histoire d’un homme engoncé dans sa vie qui ouvre les yeux au merveilleux. Un vrai rayon de soleil dans l’hiver, et mon coup de coeur de ce début d’année.
Short & sweet : La Chronique des Bridgerton & The Undoing
La Chronique des Bridgerton, (Netflix)
C’est la première série du “méga-deal” signé entre la productrice Shonda Rhymes (Grey’s Anatomy, Scandal, How to get away with murder), cela méritait donc le coup d’oeil. Amateur de séries historiques attachés à la vraisemblance du propos, passe ton chemin. La Chronique des Bridgerton est l’enfant naturel de Gossip Girl et d’un roman de Jane Austen, ou plutôt d’une fan fiction de Jane Austen. C’est divertissant, sans jamais être passionnant, les questions féministes sont justement amenées (la série étant située à une époque où les femmes sont d’éternelles mineures), les questions de race un peu évacuées par une explication simpliste. Un peu décevant.
The Undoing (OCS)
Une riche famille est menacée par l’irruption d’une femme bien plus pauvre porteuse d’un sombre secret. Cela ne vous rappelle rien ? Ou peut-être juste le pitch de Big little lies et de Little fires everywhere ? Rien de nouveau sous le soleil (d’hiver) pour Nicole Kidman, qui est un peu en roue libre dans cette mini série. The Undoing met donc en scène un couple très riche (Nicole Kidman et Hugh Grant), soudain menacé par l’assassinat d’une jeune femme, également mère d’un élève boursier qui fréquente l’école de leur fils. Vu et revu donc, la série a 2 mérites : la collection de manteaux de Nicole Kidman et les sourcils de Donal Sutherland en patriarche autoritaire. Fuyez pauvres fous !
Y-a t’il un pilote dans l’avion ?
Dawson’s Creek, épisode 1
L’annonce, il y a quelques semaines, de l’arrivée de Dawson’s Creek sur Netflix a mis en émoi les trentenaires nostalgiques dont je fais partie. En l’honneur de la série qui a marqué mon adolescence, j’ai donc décidé de regarder à nouveau le pilote, vingt ans donc après ma première fois. De première fois, il n’est d’ailleurs question que de ça. J’avais oublié à quel point les personnages de Dawson’s Creek étaient obsédés par le sexe, ce qui à l’époque était une petite révolution (évidemment maintenant on a Sex Education). C’est, je pense, le vrai point fort de la série qui a quand même pris un sacré coup de vieux : très blanche, avec des adultes qui jouent des ados, et surtout des dialogues sur écrits, improbables dans la bouche d’ados de 15-16 ans (la première scène où Joey parle à Dawson de ses parties génitales est affligeante d’irréalité, et aussi à mourir de rire). Si, dans mon souvenir, Joey était un misérable godiche incapable de faire des choix par elle-même (oui, j’étais assez dure avec cette fille), je réalise qu’elle est en fait assez drôle, avec de la répartie et plus de caractère que dans mon souvenir. Cela ne suffira cependant pas à m’entraîner dans un visionnage complet de la série, qui a tout de même beaucoup de défauts. Pour ceux qui voudraient revoir les morceaux de bravoure de la série qui a bercé leur adolescence, Buzzfeed propose une liste : au sommet de celle-ci, l’épisode 23 de la saison 3, celui qui a donné naissance à l’un des memes les plus iconiques de l’internet.
Un gros point négatif cependant : pour des questions de droit d’auteur, le fameux générique (chanté en yaourt “Anawanaé” qui a laissé un souvenir si vivace aux fans) n’est pas présent sur Netflix. C’est un détail, mais ça retire beaucoup au plaisir régressif.
Un peu plus de lecture
Deux listes des séries qui arrivent en 2021, et beaucoup de choses que j’ai personnellement envie de regarder : entre autres la délicieusement bizarre Wandavision (déjà 3 épisodes en ligne sur Disney +), le Seigneur des Anneaux, la saison 3 de Succession (ENFIN !) et Foundation, adaptation d’Isaac Asimov (!), avec Jared Harris (!!) et Lee Pace (!!!). C’est à lire (en anglais) sur Vulture, et sur Télérama.
Disney+ va muscler son offre à partir de février en intégrant une partie du catalogue de Hulu. Il était temps, car au-delà de 10 ans, le catalogue présente un intérêt moyen (même si en ces temps troublés, revoir un bon vieux Robin des Bois a un charme indéniable). La bande-annonce n’envoie pas de rêve pour le moment, à voir donc.
Pour ceux que les coulisses de l’industrie intéressent, un article sur le modèle économique de Netflix, qui semble être finalement rentable (en anglais).