Raised by Wolves, Des, Laetitia
Oups, me revoilà ! Après un mois de septembre compliqué, je me suis enfin motivée à reprendre le chemin de Sérielle ! Au programme, filiation, intelligence artificielle et faits divers.
Raised by Wolves (HBO Max)
Amateur de Yuval Noah Harari, si le transhumanisme te chatouille les neurones, ou que tu as passé tes jeunes années à regarder Alien et Blade Runner, alors Raised by Wolves est pour toi. Produite par Ridley Scott, et donc très clairement influencée visuellement par les deux films précédemment cités, il est ici question d’aller coloniser une planète lointaine, après que sur Terre, deux factions, l’une athée et l’autre religieuse, se soient entretuées jusqu’au dernier humain. Problème, l’avenir du monde repose sur deux droïdes, Père et Mère, qui doivent élever six embryons sur une planète hostile dont ils ne savent absolument rien.

L’objet de Raised by wolves, c’est de parler de filiation, et surtout de l’attachement féroce qui lie Mère à ses petits, bien que nés d’un utérus artificiel (une représentation à la fois scientifiquement proche de ce qui existe déjà, assez répugnante, qui m’a fait bondir de joie, je l’avoue). La louve de l’histoire, c’est bien Mère, dont on apprend bien vite que ses capacités vont au-delà de la simple droïde nourricière qu’elle est censée être. Qu’est-ce qui fait famille donc, mais aussi qu’est-ce qui fait l’humanité, car la série est une nouvelle variation sur ce qui distingue l’androïde, la machine, de l’homme, surtout quand il s’agit de fonder une nouvelle société. Il est aussi question de religion, de colonisation et d’identité, dans un grand fourre-tout extrêmement divertissant en ces temps où l’actualité est bien glauque. Le final est particulièrement dingo ascendant Alien !
Passion faits divers : Laetitia et Des
Laetitia (France 2)
Si comme moi vous traînez des pieds pour regarder des séries françaises, et que vous avez snobé Laetitia, vous avez tort, désolé de vous le dire comme ça. Les séries françaises de qualité sont tellement rares qu’il faut bien saluer les réussites. Adaptée du roman d’Ivan Jablonka Laetitia ou la fin des hommes, la série raconte avec infininement d’élégance et de pudeur la courte vie de Laetitia Perrais, victime d’un féminicide en 2011, faits divers qui avait enflammé le débat public sur la question de la récidive. Ici tout est juste, il faut dire que le réalisateur Jean-Xavier de Lestrade est un expert du true crime (magistrale The Staircase / Soupçons), mais son approche est systémique et s’intéresse plus au fond social du faits divers qu’à ses aspects les plus spectaculaires. A rattraper au plus vite

Des (BBC)
Oui, mais, je vous ai promis du faits divers, du vrai, du crapoteux (non parce qu’en dehors des séries, mon deuxième violon d’Ingres, c’est le true crime). Des, c’est le surnom d’un tueur en série pas très sympathique qui a sévit à Londres dans les années 80, Dennis Nilsen, s’attaquant principalement à de jeunes hommes sans domicile fixe ou junkies qui sont nombreux dans ces années de crise. L’enquête a lieu à rebours : dès le premier épisode de cette mini série, Des passe aux aveux, confesse une quinzaine de meurtres, mais sans dire qui sont les victimes. Commence alors pour la police un travail d’identification plus ou moins complexe, puisque à ce jour, toutes les victimes n’ont pas été identifiées. Si David Tennant (bien loin de son rôle de Docteur dans la chérie Doctor Who) est glaçant, Des ne fait qu’à moitié le job. Là où Laetitia prend le temps de prendre du recul et de raconter les soubresauts de la société, Des effleure tout juste son sujet. Pourtant il y a à dire, des victimes dont la disparition était, pour la plupart, passée inaperçue parce que précaires, jusqu’à la relation qui se noue avec le biographe Brian Masters, entre attirance et répulsion.
Bonus
Alors que la diffusion de La Flamme, parodie du Bachelor, sur Canal + est en cours, c’est le moment de re (regarder) UnReal, création de la géniale Marti Noxon (Buffy, Sharp Objects), sur les coulisses de cette même télé-réalité. A lire aussi (en anglais), les coulisses du Bachelor racontées par Sarah Gertrude Shapiro, ancienne productrice de l’émission et co-créatrice de UnReal.
C’est la fin (pour le moment en tout cas), de Mindhunter, et j’en suis fort peinée. En cas de crise de manque, je vous recommande la lecture du livre du même nom et inspiration de la série, les mémoires de John Douglas.
Après une série d’annulations (en particulier GLOW, dont je ne me remettrais pas, pour m’avoir fait revivre les petite joies et grandes émotions du sport en équipe), la stratégie de Netflix semble être, de plus en plus, de proposer des séries courtes (3 saisons maximum), pour pouvoir en proposer toujours plus. Une analyse plus longue ici (en anglais).