Spécial Noël
Noël approche, et si c'est d'habitude un moment plein d'émotions contradictoires, cette année encore plus. Voici une petite sélection plus ou moins feelgood, avec des vrais bouts d'esprit de Noël.
Dash & Lily (Netflix)
Diabétiques s’abstenir ! C’est plein de saccharine de bons sentiments, et surtout de magie de Noël. Dash et Lily sont deux adolescents plus ou moins livrés à eux-mêmes à New York (qui, on le sait, est la vraie capitale de Noël), que tout sépare et qui pourtant vont finir dans les bras l’un de l’autre, par le truchement d’un journal intime. Tous les deux sont de vieilles âmes à la Salinger (qui est évidemment leur écrivain préféré), Dash est déjà revenu de tout à 17 ans, et Lily frise le stéréotype de la manic dream pixie girl (pensez Zooey Deschanel dans la quasi-intégralité de sa filmographie). Ca devrait être irritant, et ça ne l’est pas. C’est mignon tout plein, la marraine la bonne fée est une tante absolument fabuleuse (un spin off sur Mrs Basil E. est nécessaire) et surtout la BO est la playlist de Noël que vous jouerez tout le mois de décembre.
A regarder si : vous aimez toujours Noël, en dépit des moultes déceptions que celui-ci vous a apporté.
Home for Christmas (Netflix)
Johanne, infirmière norvégienne, est célibataire, et de fait reléguée au bout de la table, avec les enfants. Fatiguée d’être traitée ainsi par sa mère qui veut désespérément la voir casée, Johanne ment en prétendant avoir un petit ami à amener au réveillon. Elle a donc trois semaines pour se trouver un +1, et va y mettre les grands moyens. Clairement, Johanne a la chance d’être infirmière dans des temps plus simples (la première saison date de 2019), où il est encore possible de sortir danser, de draguer dans les bars et d’avoir la gueule de bois un jour sur deux. Home for Christmas ne verse pas trop dans la saccharine, est assez cash, tout en gardant un facteur “Noël” pas déplaisant du tout, et sans spoiler, la conclusion de la saison 1 m’a beaucoup plu pour oser sortir (un peu) des sentiers battus de la comédie romantique de Noël.
A regarder si : cette année vous n’allez pas pouvoir voir les membres de votre famille qui jugent vos choix de vie, et que cela vous manque bizarrement.
A Christmas Carol (Canal +)
Un grand classique de Noël revisité par Steven Knight, le créateur de Peaky Blinders et de Taboo ? Yes please ! La nouvelle de Dickens raconte l’histoire d’un affreux misanthrope, Ebenezer Scrooge , visité par les fantômes des Noëls passés, présents et futurs, qui l’entraînent sur un chemin de rédemption. On fait peu d’histoire plus “esprit de Noël” que celle-ci. C’est sombre, très sombre (littéralement : réglez la luminosité de votre écran), mêlant à la fois l’esthétique victorienne d’origine et un côté brutal et austère qui est la marque de Steven Knight. Quelques libertés sont prises avec l’histoire d’origine, ce qui donne peut-être plus d’explications au comportement de l’odieux Scrooge, et un peu plus de relief aux autres personnages.
A regarder si : vous voulez éviter la sacro-sainte balade digestive du 25 décembre. Vous en avez pour trois heures.
En plus de ces quelques programmes très marqués par la saison, j’ai choisi quelques épisodes de Noël parmi mes séries préférées, si vous n’avez pas encore fait d’overdose de sapin et de bûche.
The Office (UK)
Les deux épisodes de Noël de The Office servent de conclusion à l’une des meilleures séries britanniques jamais écrites, qui, en 2003, a créé le genre de la série documentaire parodique, fait découvrir Martin Freeman et engendré l’abomination qu’est The Office US (c’est un avis tout personnel). Je triche un peu parce que évidemment, comme c’est la fin, je ne peux pas vous la raconter, sachez simplement qu’il s’agit d’une soirée d’entreprise de Noël, donc forcément un moment propice à des catastrophes imbibées d’alcool. The Office ne compte que 2 saisons de 6 épisodes en plus de sa double conclusion, si vous ne l’avez jamais vu, pourquoi ne pas profiter des vacances de Noël ?
A regarder si : vous avez essayé d’emballer un·e de vos collègues à la dernière fête de Noël, et les résultats étaient mitigés.
Call the midwife (Netflix)
L’épisode de Noël marquant traditionnellement le lancement de chaque nouvelle saison de Call the midwife, il est difficile de choisir un épisode plutôt qu’un autre, mais le cru 2020 était particulièrement charmant, puisque la quasi totalité de l’équipe de sages femmes passait Noël dans une communauté des Hébrides, en Ecosse. Ne vous laissez pas rebuter par le titre français (SOS sages femmes), ni par le fait qu’il s’agit d’une série sur des sages femmes laïques et religieuses dans le Londres des années 50-60. Si une série incarne l’esprit de Noël en étant chaleureuse et généreuse, tout en étant un vrai récit féministe et une déclaration d’amour constamment renouvelée à la Sécurité sociale, c’est Call the midwife, et cela constitue au moins deux excellentes raisons de découvrir les 9 saisons de la série, et la dixième à venir.
A regarder si : vous applaudissez toujours le personnel soignant à 20h.
Evidemment, si l’esprit de Noël ce n’est pas votre truc, la quatrième saison de Big Mouth est sortie le 4 décembre sur Netflix et je vous la recommande chaudement : c’est toujours aussi sale et vulgaire, mais en plus de sexualité, la série s’intéresse de plus en plus aux états d’âmes des adolescents. Après la honte et la dépression en saison 3, l’anxiété fait son apparition dans cette nouvelle saison, représentée par un moustique interprété par Maria Bamford : tout petit mais terriblement énervant.