The Crown, Possessions, Truth Seekers
Cette semaine, on va parler traditions, fantômes, et familles dysfonctionnelles, tout un programme pour vous préparer aux fêtes de fin d'années exceptionnellement bizarres qui nous attendent.
The Crown, saison 4 (Netflix)
Il est difficile de ne pas parler de The Crown, tant il s’agit d’un blockbuster et d’une des très belles réussites de Netflix. Cette quatrième saison vaut vraiment le coup d’oeil, après une troisième saison un peu terne. Et pour cause, elle nous plonge au coeur des années 80, avec deux événements majeurs : l’arrivée dans la famille de Diana, qui va accentuer les dynamiques familiales déjà à l’oeuvre, et l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, jusqu’à sa chute. Le deuxième épisode nous présente ces deux personnages au moment où elles font leurs débuts à Balmoral, avec des résultats contrastés (dire que l’humiliation de Thatcher n’est pas un petit peu jubilatoire serait pisse-froid).
En son coeur, The Crown est une série sur la confrontation entre la modernité et la tradition qu’incarne la Reine. Les désirs particuliers des uns entrent en collision frontale avec la stabilité qu’incarne la couronne, et personne ne représente mieux l’oisillon broyé par la Firme que Diana, interprétée par la charmante Emma Corrin. De son côté, c’est une modernité coupante, glaciale qu’incarne impeccablement Gillian Anderson (désolée pour Meryl Streep, mais c’est The Crown qui a la Thatcher la plus convaincante). Prise en étau entre ces deux versions de la modernité, la Couronne va devoir s’adapter, et ce sera pour la cinquième saison, un temps annoncé comme la dernière (mais il semblerait qu’une sixième puisse voir le jour). Du grand art.
Short & sweet : Possessions et Truth Seekers
Possessions (Canal +)
Ici aussi, il est question de traditions et de mariage : Nathalie, française fraîchement installée en Israël avec sa famille, épouse Eran. Au moment de couper le gâteau, l’électricité se coupe, et quand la lumière revient, Eran a été assassiné, et tout désigne Nathalie. Le mot “possessions” est à prendre dans tous ces sens ici, il s’agit autant de posséder un objet (une femme en l’occurrence) que d’être possédé par un esprit. La mère de Nathalie nage en pleines superstitions, persuadée qu’il s’agit d’une punition divine pour le comportement de sa fille, qui a l’air d’aimer un peu trop les hommes à son goût. Possessions est certes une affaire de femmes, mais de femmes embourbées dans le patriarcat sous couvert de “traditions”. C’est un récit de libération, mais dans lequel Nathalie se trouve un peu trop souvent ballotée par la volonté des autres, et peine à se libérer de son sauveur, un diplomate français incarné par Reda Kateb (qui évidemment est tombé amoureux d’elle). Un bon thriller psychologique néanmoins.
Truth seekers (Prime video)
Un peu de légèreté dans ce monde de familles dysfonctionnelles (quoi que) avec Truth seekers. Il est encore question de fantômes, mais plutôt côté SOS Fantômes. Gus est installateur de wifi dans le civil, et propriétaire d’une chaîne youtube consacrée au paranormal, qui plafonne à 200 inscrits. Contraint de faire équipe avec un stagiaire du nom d’Elton John, le duo qui devient rapidement trio est soudain confronté à de vraies fantômes. Fan de la Trilogie Cornetto, cette série créée par Nick Frost (Simon Pegg y joue le petit rôle de directeur de Gus) est pour vous, même s’il faudra s’attendre à moins d’éclats de rire. Colorée par le spectre de la femme de Gus dont il peine à faire le deuil, Truth Seekers est moins une comédie potache que la collision de solitudes autour de la chasse aux fantômes. On rit mais on s’attache aussi aux personnages abîmés par la vie qui finissent par former une drôle de famille de substitution. Une précision : si vous êtes comme moi absolument réfractaire aux jump scares, la vision de Truth seekers ne devrait pas vous traumatiser, on est pas dans Hunting of Bly Manor (dont vous savez désormais que je ne parlerai pas, étant incapable de regarder le moindre épisode, désolée).
Un peu plus de lecture
Netflix a annoncé cette semaine mettre en ligne en janvier l’intégrale de Dawson’s Creek. La plateforme sait qu’elle va pouvoir compter sur la nostalgie des vieux millenials qui, comme moi, on passé beaucoup trop de temps à regarder les insipides Joey et Dawson se tourner autour (heureusement qu’il y avait Pacey). En attendant l’arrivée de la série, je vous conseille de vous plonger dans ce tumblr de grande qualité, Chez le Dawson, qui récapitule tous les épisodes. C’est souvent assez drôle. N’oubliez pas que c’est la série qui nous a donné ce gif :
L’un des plaisirs de The Crown, c’est bien sûr sa reconstitution très précise, et notamment des tenues des protagonistes. Alors que l’on aborde les années 80 dans la dernière saison (et leur bon goût légendaire), un article sur le travail de recréation des tenues de Diana, jusqu’à la robe de mariée, qui a nécessité une équipe à temps plein pendant 2 semaines, pour 5 secondes à l’écran.
Prime video propose depuis quelques semaines le remake américain d’une série britannique culte, Utopia. L’occasion pour moi de vous inciter à vous ruer sur cette série exceptionnelle et trop tôt partie (disponible sur Canal+)
Sérielle est sur instagram ! Rejoignez-moi sur @serielle.newsletter pour des sondages de qualité, du type #teampacey ou #teamdawson ? Sans surprise, Pacey a gagné.