We are lady parts, Starstruck, Directrice
C'est la rentrée, quelques coups de coeur de l'été, mais aussi des nouvelles de ce que l'automne sériel nous réserve.
We are Lady Parts (BrutX)
Amina, étudiante en microbiologie, cherche un mari. Coincée entre son père et sa mère, elle auditionne un futur candidat. Car Amina est musulmane pratiquante, mais aussi une guitariste douée et paralysée par le trac. La quête d’un mari respectable va cependant exploser en plein vol quand Amina fait la connaissance d’un groupe de rrriot girls musulmanes comme elle, mais surtout très punk.
C’est mon coup de coeur de l’été, et j’étais persuadée qu’on ne le verrait pas sur plateforme française tant le sujet peut en défriser certain•es. Des musulmanes voilées, pratiquantes, fan de rock garage, indépendantes et sûres d’elles ? Voilà qui vient bousculer les clichés. Outre les chansons hilarantes (Ain’t No One Gonna Honour Kill My Sister But Me / Personne ne commettra de crime d’honneur sur ma soeur à part moi, Voldemort under my head scarf / Voldemort sous mon foulard), ces héroïnes sont avant tout des jeunes femmes modernes confrontées aux choix de l’âge adulte. Une vraie bouffée d’air frais.
Short & sweet : Starstruck & Directrice
Starstruck (HBO Max)
Jessie est une néo-zélandaise presque trentenaire qui se cherche à Londres. Le soir du Nouvel An, elle rencontre un garçon dans les toilettes d’une boîte de nuit, et réalise le lendemain matin qu’il s’agit d’une star internationale. Oui, Starstruck fleure bon la comédie romantique classique, ascendant Coup de foudre à Notting Hill, Lune en Moonstruck (une comédie romantique avec Cher et Nicolas Cage criminellement peu connue), Vénus en Quand Harry rencontre Sally. Starstruck est née sous une bonne étoile donc, parce que les dialogues et les situations sont fun, l’alchimie entre ses acteurs principaux parfaite… et c’est un bonbon nostalgique du monde d’avant le covid, où l’on roulait des pelles à des inconnus rencontrés en boîte de nuit. La deuxième saison est en route !
Directrice (Netflix)
Ji-Yoon (Sandra Oh, toujours parfaite), professeur d’anglais, prend la tête de son département à l’Université de Pembroke, prestigieux établissement de la côte Est des Etats-Unis. Première femme de couleur à assumer la charge, elle va se retrouver à gérer scandale après scandale. Les anglo-saxons ont développé depuis longtemps le genre bien à eux de la comédie universitaire, principalement en littérature, et Directrice en est un des avatars. A ceci près qu’il s’agit d’une réflexion hyper contemporaine sur la cancel culture et la place des femmes dans les structures de pouvoir…dans l’emballage d’une comédie au rythme frénétique et au casting impeccable (Holland Taylor, impériale en spécialiste de Chaucer qui réalise sur le tard le sexisme dont sa carrière a été victime). Cerise sur le gâteau : c’est une vraie mini-série, seulement 6 épisodes de 30 minutes, un régal trop rare sur Netflix qui tend à s’embourber dans les fictions longuettes.
Un peu plus de lecture
Il y a quelques mois, je déplorais l’absence du chef d’oeuvre de Bryan Fuller, Hannibal, sur les plateformes françaises. Prière entendue, l’intégrale de Hannibal est disponible sur Canal+, dans toute sa gloire gore. Âmes sensibles s’abstenir toutefois.
Une de mes séries préférées revient la semaine prochaine (et oui, j’ai écrasé une larme d’émotion en voyant la bande annonce) : Sex Education is back, baby !
L’automne se présente d’ores et déjà comme une corne d’abondance : personnellement, je suis curieuse de voir l’adaptation de Y le dernier homme de Bryan K. Vaughan (sur Disney+), de Fondation, le roman d’Isaac Asimov (Apple+), la saison 3 tant attendue de Succession (enfin !), mais aussi Scènes de la vie conjugale, avec Oscar Isaac et Jessica Chastain, pour préparer la lente descente dans la dépression affective saisonnière. Le calendrier des choses excitantes de l’automne est là.